Chassez le stress!

Chassez le stress!

Chasser le stress

Le stress est l’un des plus grands ennemis de la mémoire. Ses effets affaiblissent les capacités mémorielles de notre cerveau, voire les paralysent, que ce soit pendant une durée brève ou sur une longue période selon la nature du stress. Les incapacités subies par la mémoire touchent les facultés d’enregistrement et d’apprentissage comme celles de la restitution des éléments stockés (Cf. notre article intitulé Stress, travail, responsabilité et mémoire).

Selon les individus, il en est qui se débarrassent aisément des impacts du stress et d’autres qui deviennent prisonniers de ses effets, à savoir l’anxiété et la fixation des pensées dans des ruminations sans fin et sans échappatoires. Pour se libérer de cet enfermement cérébral, il est judicieux de comprendre le phénomène du stress pour se préparer mentalement à aborder les moyens de s’en débarrasser.

Qu’est-ce que le stress ?

Le mot « stress » dont l’origine remonte de l’anglais au français et du français au latin exprime au départ les idées de pression, de serrer et resserrer qui évoquent l’effet ressenti du stress. Le mot aujourd’hui possède trois sens :  celui de cause comme dans l’expression « Je suis stressé », il désigne également le processus d’adaptation, la réaction physiologique à l’agression, c’est-à-dire à la cause, et il exprime également les conséquences de ce qui s’est passé. Le stress n’est pas une maladie, c’est une réaction normale et physiologique, un processus d’adaptation à une agression. Mais quand ce processus n’est pas adapté, un certain nombre de réactions peuvent se produire et aboutir à des maladies. Ce qui peut aussi se produire, ce sont les conséquences de réactions antistress, d’ordre alimentaire ou de consommation d’alcool par exemple qui elles-mêmes génèrent des pathologies.

Une autre caractéristique du stress est son rapport au temps. Certaines causes du stress sont la pression de l’immédiateté des exigences de la vie, les zappings qui s’imposent à nous en permanence, et la bousculade des rythmes de vie qui nous sont imposés. C’est une pression continue sur le corps. Or, le corps a naturellement des séquences bien organisées dans le temps. Si nous ne respectons pas ces rythmes, nous nous trouvons enfermés dans le présent. On peut citer l’expression d’Einstein : « Seul l’avenir m’intéresse parce que c’est là que j’ai décidé de passer le restant de ma vie. »

 

On distingue différentes catégories de stress :
Le stress évènementiel : celui qui arrive sans signe avant-coureur. C’est le stress post traumatique, les évènements dramatiques de la vie comme un décès ou un accident,
Le stress structurel : c’est celui dans lequel nous vivons tous les jours. Il est en général la somme de petites pressions, de petites contrariétés, de petits problèmes comme être dans un logement qui ne vous plaît pas, dans un quartier avec un manque de sécurité, être contrant d’utiliser des transports qui ne vous vont pas. On s’y adapte sans s’en rendre compte, mais cela coûte au corps et à l’esprit.
Dans cette catégorie, deux causes sont à prendre en compte : l
     Le bruit, la pollution sonore omniprésente.
     La lumière, l’insuffisance de la lumière dans les zones ou régions où il ne fait pas beau par exemple.
Le stress professionnel : celui dont on parle plus. De plus en plus de choses à faire de plus en plus rapidement auxquelles s’ajoute parfois la perte d’autonomie dans des encadrements hiérarchiques plus pesants. Il y a également le stress attaché aux postes de responsabilité. Les conséquences des stress d’ordre professionnel sont la fatigue, des déficits d’attention et de concentration, des troubles du sommeil, des troubles fonctionnels : troubles digestifs et cutanés par exemple. Il faut souligner l’importance des troubles du sommeil qui empêchent de se reconstituer.
Le stress de la solitude : Ajoutons la solitude qui est un facteur important de stress. Ses effets ont été particulièrement constatés pendant la période du covid avec les situations d’isolement imposé et l’incertitude dans le déroulement à venir de l’épidémie associée aux autres désagréments.

Enfin, retenons que le stress accélère la destruction des cellules du cerveau et qu’il peut être dans certaines conditions un facteur de déclenchement de maladies cardio-vasculaires.

En fait, notre environnement nous bombarde d’agressions, petites ou grandes, qui nous affectent. La vie, c’est vivre dans un univers de stress. C’est pourquoi il existe un bon stress, celui qui fait face aux agressions et qui les maîtrise ou en efface les effets dommageables. Mais pour les désagréments producteurs de stress que nous ne parvenons pas à surmonter, il est raisonnable, ainsi que le dit le docteur Marc Salomon, de prendre soin de nous et d’aménager notre environnement, c’est-à-dire s’adapter et s’adapter par avance.


Le stress le plus destructeur est le stress chronique, celui qui devient permanent et s’installe dans le temps. Les conséquences peuvent être diverses : douleurs dans le dos, dans le ventre, migraines et surtout l’installation d’un état de dépression quotidien. La dépression se caractérise par le sentiment de ne plus avoir le contrôle sur les éléments de notre environnement qui nous accaparent ou que nous croyons qui nous accaparent.

Le processus du stress :

Le cerveau perçoit des modifications de l’environnement et établit des stratégies pour y faire face. Des médiateurs sont impliqués, par vagues dans le temps. Les premiers sont les neurotransmetteurs tels que la noradrénaline, la dopamine et la sérotonine. L’élévation considérable du taux dans notre corps se produit en une fraction de seconde avec des effets importants comme pour la dopamine dans l’évaluation des risques et pour la noradrénaline dans l’examen de l’environnement de façon large.

Puis les neuropeptides et, en réponse au stress en particulier la corticolibérine (CRH) qui se libère dans le locus cæruléus qui se trouve dans le tronc cérébral, dans le noyau amygdalien et, avec d’autres neuropeptides, dans l’hypothalamus. Dans l’hypophyse, cela va déclencher une hormone, l’adrénocorticotrophine, qui elle va se libérer dans le sang et agir sur les glandes surrénales pour induire la synthèse et la sécrétion d’hormones glucocorticoïdes qui vont, dans le sang, atteindre tous les organes par le biais de leurs récepteurs. Par ailleurs, il y a sécrétion de noradrénaline dans le système sympathique et d’adrénaline dans de nombreux organes. Il se produit alors un « rétrocontrôle négatif » des hormones de stress, glucocorticoïdes en particulier, rétrocontrôle qui inhibe leur propre synthèse en agissant en retour dans le cerveau sur l’hypothalamus et l’hypophyse en particulier. Ce rétrocontrôle permet de calmer les premiers effets des réactions face au stress et de rééquilibrer le fonctionnement corporel. Cependant, si le stress se prolonge, il peut y avoir un épuisement du rétrocontrôle. Cet épuisement peut entraîner des pathologies métaboliques et psychiatriques. Enfin, quand le stress se prolonge, sont attaqués dans le cerveau l’amygdale et l’hippocampe où se jouent les phénomènes de mémoire et d’humeur. La taille de l’hippocampe diminue. Dans les stress aigus, les dendrites des neurones se rétractent, des piques de ces dendrites disparaissent, ce qui amoindrit les communications entre les neurones et diminuent les fonctions d’apprentissage et de mémoire. À cela s’ajoute une diminution de la neurogénèse et de la survie des néo-neurones*. Par la suite, le cortex préfrontal, préfrontal médian en particulier, impliqué dans les prises de décision et dans l’évaluation cognitive en général, peut être touché.

https://mens-sana.fr/wp-content/uploads/2024/03/AdobeStock_557756071-scaled.jpegPourquoi le stress et ses effets délétères perdurent-t-il ? En raison de l’énergie demandé au corps demandé pour réagir. À la longue, il y a dérégulation des boucles de rétrocontrôle, diminution des glucocorticoïdes dans leur rôle vertueux de rééquilibrage, ce qui entraîne un emballement des déséquilibres dû au stress. Il en résulte en général l’installation d’un état de dépression et l’augmentation des risques de pathologies comme les phénomènes d’addiction, maladie de Parkinson, schizophrénie, augmentation du taux de sucre dans le sang, problèmes cutanés, zonas, herpès, psoriasis.

* Tout au long de notre vie, nous fabriquons de nouveaux neurones. Cette production s’appelle la neurogénèse. Dans de bonnes conditions, ces nouveaux neurones migrent dans le cerveau. Ils enrichissent et renforcent certaines fonctions cérébrales, en particulier les fonctions d’apprentissage et de mémorisation. En cas de stress, cette action de neurogénèse est arrêtée.

Stress et mal vivre

Le stress est un « mal vivre ». L’esprit est encombré de pensées dont il ne peut se libérer. Celui ou celle qui est en état de stress est anxieux ou anxieuse sans mesurer la raison de son inquiétude, sans évaluer ce qui mérite son attention et ce qui ne le mérite pas. Les messages sur le téléphone mobile, les mails sur l’ordinateur imprègnent l’esprit de la nécessité de répondre dans l’immédiat. Dans les pensées qui tournent en rond se mélangent les actions justifiées que nous avons à accomplir et que d’ailleurs nous savons très bien accomplir avec toutes les autres, futiles, sans importance, inutiles, qu’il faut sans doute effacer de nos obligations et qui néanmoins désorganisent tout ordonnancement que nous devrions mettre en place dans l’accomplissement de nos actions. Le stress non maîtrisé installe dans l’esprit un fatras d’incertitudes sur ce qui va arriver dans nos vies et éventuellement dans la vie de nos proches. Cet accaparement de préoccupations inutiles nous empêche de raisonner. Lorsque nous sommes stressés, on pense que les soucis qu’on anticipe, qu’on imagine, sont une réalité, voire une certitude et notre corps réagit comme recevant ces émotions. L’incertitude devient une certitude et c’est épuisant. L’une des conséquences immédiates peut en être la procrastination, cette incapacité à se mettre en action et cette attitude à reporter à demain ce que nous devrions faire aujourd’hui. Nous serions en capacité de « faire » si nous ne nous installions pas dans une léthargie de l’inaction.

Les problèmes que nous imaginons n’existent pas encore et ne nous concernent pas. Notre cerveau fait de nos inquiétudes des « fake news ». Et notre cerveau est très habile et très efficace parce qu’il utilise les réseaux de notre propre intelligence qui parviennent à nous convaincre. Le drame, c’est que l’on croit nos pensées parce que ce sont les nôtres.

Comme l’écrit le docteur David Gourion dans son livre Antistress, la méthode simple pour soigner l’anxiété et la déprime, il faut bannir deux mots : Et si… deux mots qui rouvrent le tiroir aux ruminations et leur manège sans fin. Pour reprendre son image, le manège sans fin des ruminations est comme « un périphérique dont toutes les sorties seraient fermées ».

Enfin, L’ensemble des affects produits par le stress conduit à une détérioration du temps, de notre temps, celui que nous vivons ou plutôt que nous devrions vivre avec ses rythmes, ses pauses, ses respirations et en finale, et ce n’est pas le moindre mal, la déstructuration des rythmes du sommeil, ce qui nous prive alors des temps de récupération, pourtant si importants pour justement, se reprendre en mains et maîtriser son stress.

Gérer son stress

Il est nécessaire se reprendre en mains, mais ce n’est pas si facile puisque justement, l’état dans lequel nous a conduit le stress est un état de dépression, état qui annihile les capacités de se mettre en action.

Il faut donc que celui ou celle qui subit son stress comprenne ce qui lui arrive et qu’il n’y a pas de honte à être prisonnier de cet état. C’est le résultat d’une déficience physiologique de réponse adéquate à l’envahisseur stressant.

En premier lieu, il faut mettre de l’ordre dans le déroulement de ses journées : respecter les temps de sommeil et fixer une régularité dans l’heure à laquelle on se couche. Réguler ses repas, manger sainement (fruits et légumes en avant), se fixer des temps de détente et les respecter.

S’obliger à pratiquer une activité physique et s’entretenir physiquement ; une marche de 20 minutes par jour est une bonne option. Dans la journée, s’offrir des temps de respiration pleine et reconstructive (Un mode de respiration commençant par pousser sur l’abdomen puis remontant pour emplir le haut des poumons et souffler ensuite en vidant d’abord le haut des poumons puis le bas du ventre est un bon schéma.) Prenez conscience que l’accélération du temps qui rythme nos activités nous fait vivre en apnée si nous n’y prenons pas garde.

Dans un deuxième temps, réfléchissez sur le processus du stress qui vous accapare à partir des explications exposées précédemment afin de vous pénétrer de la relativité, puis de l’inconsistance des préoccupations qui vous encombrent l’esprit. Peu à peu, dégagez-vous de cette emprise.


Recadrez ce que vous croyez être vos soucis. Vous n’êtes pas le valet de vos soucis. Le matin, pratiquez la méditation ou des exercices de pleine conscience ou, si vous ne savez comment faire, dès votre lever, asseyez-vous sur un fauteuil ou une chaise, en vous tenant droit, commencez un cycle de respiration de deux à trois minutes ou davantage comme indiqué précédemment. Décontractez-vous. Regardez les choses avec hauteur, comme si vous vous grandissiez. Concentrez-vous sur vous-même, peu à peu élevez-vous mentalement comme si vous vous sentiez au-dessus de toutes les petites pensées, au-dessus de toutes les petites choses de la vie, sentez-vous vous libérer, vous devenez le maître de votre environnement, vous maîtrisez le temps de votre indépendance cérébrale. Vous restaurez l’équilibre entre vous et votre environnement. Peu à peu, en répétant ces pratiques, vous réussissez votre lâcher-prise, vous libérez votre pensée, la pensée créative, la pensée libre, la pensée indépendante de tout agent extérieur.

Par la suite, ajoutez à vos temps de pause ou de loisir l’activité de la lecture si ce n’est déjà votre pratique. La lecture fait changer d’environnement. Vous pouvez également écrire si vous en éprouvez l’envie et que vous vous sentez inspiré.

                                                                                                  François Bénétin – mars 2024

Ouvrages de référence :
Vivre avec son stress – Docteur Marc Salomon – Editions Pasteur
Antistress, la méthode simple pour soigner l’anxiété et la déprime.  – Docteur David Gourion – Editions Marabout

LES CÂLINS, C’EST BON POUR LA MÉMOIRE!

LES CÂLINS, C’EST BON POUR LA MÉMOIRE!

 

Il est une femme appelée Amma, de nationalité indienne, qui distribue des câlins à tous ceux qui le souhaitent, sans aucune interprétation scabreuse, ni sexuelle, tout simplement parce que l’action de mettre ses bras autour du corps d’une autre personne apporte à celle qui est enlacée comme à celle qui enlace un bienfait autant psychique que physique et en premier lieu la diminution du stress. L’effet est immédiat, c’est comme un pouvoir magique. Amma parcourt le monde. Des dizaines de milliers de personnes sont à la quête de ses câlins. Un câlin doit néanmoins respecter une durée minimum de vingt secondes pour être efficace. En Inde, Amma est considérée comme une sainte.

Un câlin fait diminuer la dose de cortisone, la cortisone étant l’hormone du stress. Le simple fait de se prendre dans les bras, sans rien faire d’autre, déclenche la mise en jeu d’une autre hormone, produite par le cerveau, mais qui se diffuse dans tout le corps, appelée l’ocytocine. L’ocytocine génère des sentiments de bonheur, des sentiments de confiance, de bien-être général. C’est un puissant antidote contre le stress. Sous son effet, on est pénétré d’un sentiment de détente profonde quasi immédiate, comme si l’on était instantanément apaisé. Un câlin, c’est comme un lâcher-prise.

Un câlin, c’est très recommandé lorsqu’un bébé pleure ou fait une colère. Beaucoup mieux que de crier sur lui, un câlin de vingt secondes ou plus est le meilleur calmant, l’acte le plus rassurant pour le bébé. Les câlins sont indispensables pour le développement cognitif des bébés. Cela développe les bonnes connexions cérébrales. Les bébés qui manquent de câlins peuvent présenter des comportements autistiques ou des comportements sociaux difficiles entraînant des problèmes à l’âge adulte. Et pire, un bébé qui n’a pas de câlins peut mourir.

Mais avec votre partenaire, cela aussi est important. Il faut enlacer son partenaire au moins vingt secondes par jour au moins. Et les câlins augmentent petit à petit le désir sexuel.

Mais que faire quand on est une personne seule ? Prenez alors un coussin dans vos bras et serrez-le contre vous comme si vous enlaciez une personne. Eventuellement, remémorez-vous une personne avec qui, dans le passé, vous aimiez faire un câlin. N’ayez crainte, vous ne serez pas ridicule. En faisant cela, vous stimulerez par le contact et aussi par le souvenir peut-être la production d’ocytocine et apaiserez votre stress. A Tokyo s’est ouvert un « cuddle café », littéralement « café câlin » ou « café à câlins » ou des « cuddle cafés ». Ces établissements proposent pour le prix de 40 dollars un moment avec une hôtesse avec laquelle vous pouvez faire un câlin pour vous détendre, lequel peut être un enlacement, ou la pose de la tête de l’hôtesse sur vos jambes allongées sans autre prolongation.

Quant aux câlins plus chauds, plus hard, allons plus loin… Le sexe est bon pour la santé et, là encore, il élimine le stress. De plus, le sexe maintient en forme puisque qu’une étreinte sexuelle permet d’éliminer au moins 50 calories. L’activité sexuelle libère des endorphines qui chassent la migraine, qui supprime le stress, qui améliorent la qualité du sommeil et… DE LA MÉMOIRE.

Toutefois, pour revenir à notre propos initial en se limitant aux câlins, ceux-ci sont bons pour la mémoire dans la mesure où ils éliminent le stress et le stress est l’un des pires ennemis de la mémoire (Voir notre article sur « Le stress et la mémoire).

Vous pouvez approfondir le sujet avec l’ouvrage La Calinothérapie de Céline Rivière aux Éditions Michalon – 17€   

François Bénétin

MÉMOIRE DU PASSÉ ET CARTES MENTALES

MÉMOIRE DU PASSÉ ET CARTES MENTALES

Se rappeler le passé, est-ce important ? Assurément oui !

Se rappeler le passé, est-ce important ? Assurément oui ! Mais les raisons en sont diverses et variées. Cela peut dépendre de l’âge et de la valeur que l’on attache au passé. Cela peut répondre pour certains au goût d’une certaine nostalgie ou au plaisir de réactualiser les souvenirs pour en faire un élément de notre présent. Cela peut aussi dépendre de l’image que l’on a de soi puisque qu’une partie de notre identité vient de notre mémoire et en particulier de notre mémoire autobiographique. Cela peut être lié au besoin que nous éprouvons d’être assuré que nous possédons une bonne mémoire. Cela peut traduire parfois le plaisir que l’on partage lors de réunions de famille ou avec des amis de longue date lorsque sont évoqués les souvenirs vécus ensemble ou lorsque l’on apprend des épisodes de la vie des proches contigus à notre propre vie et qui, de par cette contiguïté, éclairent notre passé ou encore restaurent dans notre conscience des souvenirs que l’on avait oubliés.

Cela peut dépendre aussi de l’activité que l’on exerce en fonction de l’exigence de créativité qu’elle exige puisque nos ressources créatives dépendent directement de la richesse de notre mémoire. Et puis, c’est aussi grâce à notre mémoire du passé que nous nous forgeons une expérience de la vie, et que nous portons en nous, consciemment ou inconsciemment, des valeurs, des savoir-faire, des modes d’appréciation des choses qui nous guident dans les choix que nous impose le présent, … et cet inventaire n’est certainement pas complet. En réalité, se rappeler le passé, ce n’est pas vivre au passé, mais vivre au présent en réactualisant tout ce qui est constitutif du « Soi-même » que l’on est ici et maintenant.

Alors en quoi les cartes mentales peuvent-elles conduire au rappel du passé ?

Mais qu’est-ce qu’une carte mentale ?

Une carte mentale est une représentation graphique en 2 dimensions sous la forme d’un soleil avec des rayons qui partent en tous sens depuis le soleil. Et on peut ajouter l’équivalent d’une 3ème dimension par l’utilisation de la couleur et des dessins. Cette représentation sert à inventorier sans limites tous les aspects d’un sujet, d’un souvenir ou d’un projet. Voici l’ébauche d’une représentation donnée à titre de premier exemple sur le thème de l’AMOUR.

Allons plus loin avec le développement d’une carte mentale. Ce sera le second exemple de cette présentation.

L’acteur de notre exemple est un homme, mais il pourrait être une femme. Il se prénomme Fernand. Fernand est plongé dans les méandres de ses souvenirs. L’un de ces souvenirs, vieux de cinquante ans, est celui d’un déjeuner avec ses parents un dimanche de juillet à l’Auberge des Templiers, dans un village appelé Les Bézards, non loin de Montargis. Fernand a alors vingt ans. Fernand se rappelle des éléments disparates de ce déjeuner, mais simultanément, des souvenirs d’autres déjeuners se réveillent dans sa tête et s’installent en réminiscences désordonnées. C’est ce que Marcel Proust nomme dans À la recherche du temps perdu « les mémoires parallèles ». Ainsi lui reviennent en tête un autre déjeuner où il était invité par le président d’un quotidien régional où il venait de prendre ses fonctions, puis un dîner à la brasserie Vagenende à Paris en compagnie d’une amie, et de proche en proche d’autres souvenirs associés s’ajoutent aux déjeuners évoqués. Mais ces souvenirs évoquent d’autres sujets que les déjeuners proprement dit, tant notre mémoire nous ouvre des réseaux infinis d’évocations si nous l’explorons en profondeur. Ainsi lui reviennent en mémoire la voiture de sa jeunesse, une R8 jaune avec laquelle il était parti en vacances au Maroc, il se revoit au volant, frimant avec ses lunettes et ses gants de conduite, il revoit la fête qu’il organisa à la fin de ses études sanctionnées par la remise de son diplôme, et puis il fait un retour en mémoire sur un, non deux déjeuners professionnels avec l’agence de publicité RSC… Et cela ne s’arrête pas là.

Fernand décide alors de mettre sous forme de carte mentale le foisonnement de tous ces souvenirs. Il trace d’abord une ébauche succincte.

Puis, il prolonge chaque branche en les enrichissant des souvenirs qui s’associent en grappes jusqu’à remplir complètement sa feuille et il y ajoute parfois des images pour renforcer l’évocation.

La puissance d’évocation de cette carte mentale, c’est le fait qu’un mot, voire deux mots, dans une cellule évoquent à eux seuls un souvenir important et riche dans la mémoire de Fernand. Certes, ils nous sont peu compréhensibles pour nous, observateurs extérieurs qui ne connaissons pas le passé de Fernand. Ainsi par exemple, si nous nous fixons sur la cellule rose en bas à gauche marquée « Pêche au saumon », pour l’observateur extérieur que nous sommes, cela ne signifie rien de précis. Pour Fernand, c’est autre chose, c’est même une histoire entière : Fernand à la fin de ses études fit un stage d’été réservé aux étudiants pendant lequel il fut steward sur longs courriers Air France après une formation de courte durée. Sur une rotation Paris-Tokyo par Anchorage, l’escale pour le personnel naviguant à Anchorage durait cinq jours. Fernand était de ce voyage. Que faire pendant ces cinq jours ? la bonne entente du groupe du personnel navigant leur fit émettre le projet de se faire conduire par hydravion au cœur de la forêt alaskienne, dans un chalet équipé de bateaux, proche d’un fleuve où l’on pouvait pêcher le saumon, ce que fit le groupe. Les péripéties de cette pêche au saumon, et les suites de cette aventure pourraient faire l’objet d’un petit roman. Tout le contenu de ce souvenir est porté par une simple cellule rose marquée « Pêche au saumon ».

Fernand peut poursuivre ses évocations. Il lui suffit de choisir une cellule de sa carte mentale, de la placer au milieu d’une nouvelle feuille et de développer aussi abondamment les souvenirs associés à la cellule sélectionnée. Par la suite, Il peut choisir une autre cellule et recommencer, etc.

Ce qui vient d’être présenté n’est qu’une amorce des possibilités immenses qu’offre le support des cartes mentales. Leur utilisation constitue un thème important des programmes mémoire Mens-Sana.

Dessinez votre propre carte mentale à la recherche d’un souvenir ancien

Je dessine ma carte mentale

Vous pouvez vous y essayer dès à présent en suivant le processus donné en exemple, ce qui vous conduira dans une exploration surprenante à travers les dédales de vos souvenirs.
Suggestion : Prenez une feuille de papier, tracez un cercle au centre et écrivez l’un des mots suivants de votre choix :
PromenadeRéunion de familleRencontreVoyage en trainPlage – Ou un autre sujet qui vous agrée davantage.
Et construisez votre propre carte mentale à partir du sujet choisi. Si vous souhaitez vous rappeler, ou écrire un chapitre de votre vie, c’est une bonne pratique de commencer par l’établissement d’une carte mentale.

Le grand avantage des cartes mentales, c’est de vous permettre d’inventorier toutes les directions, donc tous les aspects d’un sujet ou d’un souvenir comme évoqué ci-dessus, ce que permet beaucoup moins le plan linéaire tel que : 1er chapitre, 2ème chapitre, 3ème chapitre, etc. parce que la construction linéaire vous enferme malgré vous dans une direction qui s’étroitise au fur et à mesure que vous l’approfondissez et vous fait ainsi oublier les autres aspects de votre sujet. Les cartes mentales, au contraire, permettent d’approfondir une branche qui concerne un aspect spécifique du sujet, puis de repartir sur un autre aspect à partir d’une autre branche, et ainsi de suite.

Bonne découverte !

Voir aussi les articles :
Du temps perdu au temps retrouvé
Notre identité, c’est notre mémoire

SE SOUVIENT-ON DE SES RÊVES?

SE SOUVIENT-ON DE SES RÊVES?

Cela dépend de chacun. Il y a les grands rêveurs et les petits rêveurs et il y a celles et ceux qui se souviennent de leurs rêves et celles et ceux qui ne s’en souviennent pas.

Si les rêves se produisent pendant toutes les différentes phases du sommeil et en particulier pendant la phase de sommeil dite paradoxale, les modes de fonctionnement de notre cerveau et les processus de mémorisation, en particulier le couple d’opérations : encodage + fixation en mémoire, ne peut se dérouler pendant le sommeil. La mémorisation d’un rêve ne s’effectue qu’au moment du réveil alors que le rêve est encore frais dans la mémoire à court terme, mais non fixé. Encore faut-il que le temps du réveil soit suffisamment long (2 mn au moins) et que ce réveil soit suffisamment proche du rêve lui-même.

On estime qu’un temps de 5 mn entre le rêve et le réveil efface déjà 50% du rêve. Il faut aussi que la période de réveil ne soit pas perturbée par d’autres éléments comme des pensées autres qui envahissent l’esprit à ce moment.

Les facultés de mémorisation des rêves sont très disparates selon les individus. Certains se rappellent chaque jour un rêve qu’ils ont fait dans la nuit, et d’autres ne se rappelle un rêve qu’une fois par mois, voire jamais. Il y a aussi ceux qui croient qu’ils ne rêvent jamais, ce qui est inexact, tout le monde rêve. Les facteurs qui prédisposent un individu plutôt qu’un autre à produire de nombreux rêves et à se rappeler ses rêves sont nombreux, complexes et difficiles à identifier. Les structures de la personnalité, l’aisance ou non à produire des images mentales, la capacité à contrôler ou supprimer les émotions et les pensées négatives, la sensibilité pendant le sommeil aux variations sonores environnementales, entre autres facteurs, agissent sur les facultés de chacun dans la production et la mémorisation des rêves.

Il peut être légitime de désirer se rappeler ses rêves, soit par simple curiosité, soit aussi pour exploiter sa créativité. Il est en effet reconnu que certains rêves ont été à l’origine d’idées nouvelles et de découvertes. Le vieil adage « La nuit porte conseil » a sans doute sa part de vérité. Pour ceux qui souhaitent conserver la mémoire de leurs rêves, on sait qu’il est bon de s’imposer la discipline d’écrire au réveil le contenu mémorisé de ses rêves. Et il n’est pas impossible que le fait d’écrire régulièrement le récit de ses rêves nous conduise à mieux les mémoriser. En effet, en raison de sa plasticité, le cerveau s’adapte aux sollicitations que nous lui adressons et il est capable de développer des savoir-faire spécifiques en conséquence. Si nous nous intéressons à nos rêves, le cerveau peut augmenter nos capacités à les mémoriser.

En revanche, nous déconseillons de multiplier les réveils au cours du sommeil à l’aide d’alarmes par exemple pour augmenter les occasions de rêves afin de les mémoriser. Il faut avant tout préserver la qualité du sommeil, essentielle au bon fonctionnement de notre mémoire. Oublions donc, sans jeu de mots, ce que faisait Montaigne qui se faisait réveiller la nuit pour goûter le plaisir de se rendormir.

Protéger l’attention et la concentration contre les voleurs du temps

Protéger l’attention et la concentration contre les voleurs du temps

I – Le vol de notre attention, l’exil de notre concentration

L’attention et sa forme plus aboutie, la concentration constituent deux des premières clés de la mémoire.

Pourquoi protéger notre attention et pourquoi restaurer le temps consacré à la concentration ? Parce que le temps de notre attention est aujourd’hui la proie de convoitises de toutes parts. Tout notre environnement de communication a pour objectif de voler le temps de notre attention et ce, sans que nous ne nous en rendions vraiment compte, et souvent avec notre collaboration sans que nous en ayons bien conscience.

Les sollicitations reçues via Internet attirent notre attention et, pour peu que nous consultions ces sollicitations, nous sommes entrainés par écrans successifs sur un long processus où se mêlent explications, suggestions, et séductions. Souvent, le cheminement dans lequel nous nous laissons conduire débouche sur une vidéo, à nouveau explicative, dont on ne connaît pas le temps de diffusion. A la fin, nous nous trouvons face à une proposition d’achat d’un produit, d’une formation, d’un abonnement, ou autre chose encore.

Or, le fait que nous ayons pris le temps de suivre le processus de sollicitation commerciale et que nous ayons marqué ainsi notre intérêt pour ce qui est exposé dans ce processus, donne lieu à ce que soit enregistré dans le fichier de l’organisme commercial émetteur une information attachée à notre adresse mail, à savoir notre intérêt sur le sujet de la sollicitation. En conséquence nous recevons par la suite, chaque jour parfois, des sollicitations nouvelles sur le même sujet qui sont autant d’invitations supplémentaires à nous voler le temps de notre attention.

Il en est de même du temps volé dans les relations personnelles avec les amis ou pseudo-amis des réseaux sociaux sur lesquels nous avons notre place pour beaucoup d’entre nous, que cette place soit grande ou modeste. Plus elle est grande, plus elle est chronophage et plus le temps de notre attention nous est confisqué. Nous nous sentons obligés de répondre, y compris à tout ce qui a un caractère de futilité, soit par courtoisie, soit pour préserver ce que l’on croit être l’image de soi.

Enfin, la multiplication des informations qui nous sont proposées sur les écrans provoquent des attitudes de « zapping » qui nous font passer d’un écran à l’autre après une durée de consultation du premier écran de quelques secondes, ce qui fait que non seulement nous gâchons du temps par l’effet des sollicitations auxquelles nous prêtons attention, et que simultanément nous perdons nos capacités d’attention et de concentration sur ces mêmes consultations.

L’objectif du propos ici tenu n’est pas de faire le procès des nouvelles formes de communication et du numérique, mais d’attirer l’attention sur le temps d’attention (sans jeu de mots) qui nous est prélevé et, au-delà de notre temps d’attention, sur le temps de concentration qui nous reste de disponible.

II – Quelles menaces sur l’attention et la concentration ?

1 Le stress, l’affaiblissement de la mémoire et la mise au rebut des capacités de concentration

La pression permanente des informations et sollicitations qui nous parviennent et l’obligation d’y répondre dans un délai court, obligation qui s’installe malgré nous dans notre cerveau, lequel ainsi s’emprisonne lui-même, génère des effets de stress qui polluent et encombrent le cerveau et plus particulièrement la mémoire au point que ces effets néfastes sont visibles sur une IRM* du cerveau (*Imagerie par résonance magnétique). Le stress est l’un des pires ennemis de la mémoire et des capacités de concentration.

 

 

2 La perte d’efficacité dans nos actions quotidiennes avec le doigt sur le portable

Le fait de savoir ou de supposer que des messages nous attendent ou viennent peut-être d’arriver, là, ici et maintenant, dans les trente secondes qui viennent de s’écouler, génère une attitude obsessionnelle : L’indéfectible besoin maladif et compulsionnel de consulter son portable sans raison. Les conséquences sont catastrophiques sur l’attention et la concentration que nous nous devons de porter sur l’exécution des actions quotidiennes qui nous attendent en plus d’une « fatigue décisionnelle face aux sollicitations permanentes, fatigue de ne pas maîtriser son temps, fatigue face à la surcharge émotionnelle permanente… (Bruno Patino – Tempête dans le bocal) ». La période du confinement a aggravé les choses par l’augmentation des communications qu’elle a engendrée. Ainsi, reprend Bruno Patino dans son ouvrage, en citant un extrait du Journal du dimanche du 21 avril 2021 « L’accroissement de l’amygdale située dans le cerveau pendant la période de confinement et de télétravail a été constaté par des chercheurs de l’université de Tel-Aviv. Troubles du sommeil, de la mémoire, baisse de l’attention, se nourriraient de la synthèse de cortisol, l’hormone produite par le stress et qui affecte l’amygdale, le cortex préfrontal (tâches cognitives complexes) et l’hippocampe, qui gère notre mémoire. … Et plus loin : Les plateformes numériques ont mis tous les points de la planète à un geste du pouce ou de l’index, et nous plongent dans une immédiateté perpétuelle qui malaxe et brise les strates de nos mémoires ». Cette dégradation amoindrit notre attention aux affaires courantes, véritable perte de sérénité et tout au moins perte du calme nécessaire pour conduire nos vies.

3 La perte des moments de vagabondage de l’esprit

Cet accaparement permanent de notre esprit supprime les moments réservés à l’ennui. Les moments de l’ennui sont essentiels pour notre cerveau, ce sont des moments où l’esprit vagabonde au hasard des pensées ou au contraire où il investigue tous les aspects d’une réflexion qui nous tient à cœur. C’est dans ces moments que les idées surgissent. Si ces moments ne sont pas préservés, nous créons notre incapacité à produire des idées nouvelles, nous perdons notre créativité.

III – La difficulté d’en sortir

Être pris par le besoin compulsif de consulter ses écrans, de lire son portable, de répondre à tous ce qui nous arrive ou simplement de dépenser notre temps en survolant tous les messages, quitte à les détruire dans la foulée, c’est être dans une prison sans murs. Et une fois encore, en reprenant l’excellente formulation de Bruno Patino, nous sommes devant « un dilemme : sortir du bocal, c’est ne plus être, c’est ne plus exister, c’est être un peu mort ; y rester, c’est être absorbé ». Cela pourrait faire penser au domaine de la fée Morgane des chevaliers de la Table Ronde. La fée Morgane recevait des chevaliers dans son domaine, mais comme elle les jugeait tous imparfaits, elle leur jetait un sort qui les empêchait de quitter son domaine sans pour autant que son domaine soit fermé. Seul Lancelot, qui apparaissait comme le chevalier parfait, pouvait en sortir et simultanément libérer les autres chevaliers. La question est-elle alors de trouver le Lancelot qui est en soi ?

IV – Quelles solutions pour recouvrer son autonomie de pensée et sa liberté d’imaginer ?

On peut commencer par s’imposer une discipline. Voici des règles simples à partir desquelles on peut aménager sa conduite :
– Contrôler le temps de consultation des écrans pour soi et ses enfants si enfants il y a.
– Définir ses durées de consultation des mails
– Ne pas stocker des mails non lus dans la perspective de le reprendre ultérieurement
– Eliminer l’inutile
– Se donner des temps de rêveries
– Se donner des temps de concentration ou de méditation
– Faire un peu ou un peu plus d’exercice
– Faire du yoga, du taïchi, du Qi-Gong,
– Inscrivez-vous à un club de lecture, une chorale, un atelier d’écriture, un club de lecture, et pourquoi pas un atelier mémoire
– Promenez-vous dans la nature (sans portable).
– Préservez le convivial en famille.
– Imposez-vous des temps de lecture de livres papier. « Rien n’apporte plus de liberté que la lecture d’un livre. » (Marie-France Barreau, émission TV ‘C’est à vous’ 18 décembre 2023)

Mais à travers cette liste de propositions qui n’est pas très originale, quelque chose d’autre se dessine, à savoir : « Devenez le maître de vous-même. » Comment ? Quand cela viendra ! Mais le fait de penser à cette perspective, le fait de répéter des efforts sur les bases proposées, cela aboutit un jour à « Oui ! j’y suis ! » Le corps et l’esprit ont pris une décision et cette décision vous conduit à redevenir le maître de votre liberté.

En conclusion, voici ce que relate Bruno Patino, encore lui, à propos de Jack Dorsey, le fondateur de Tweeter:

« Jack Dorsey, fondateur de Tweeter, déclare sur son réseau personnel : « Je viens de finir mon troisième parcours de dix jours au centre de Dhamma Pataka, en Afrique du Sud. Cela continue d’être la plus dure et la meilleure des choses que j’ai faite pour moi-même ». De quoi s’agit-il ? Les Centres de Vipassana sont des centres de méditation créés par Satya Narayan Goenka. Un programme de dix jours est proposé avec l’objectif « de retrouver une indépendance par rapport aux signaux venus du monde extérieur ou de son propre organisme. Assis en position du lotus, il faut se concentrer sur son souffle pendant des heures et oublier les douleurs dans les jambes. Les exercices se poursuivent pendant dix jours. Nombreux sont ceux qui abandonnent au bout de trois jours. Dorsey, lui est allé jusqu’au bout. »

Frédéric Lenoir, auteur de bien des livres et dont le dernier s’intitule « l’Odyssée du sacré » chez Albin Michel, déclarait au cours d’une conférence le 15 décembre 2023 : « Interviewé sur les outils qu’ils donnaient à leurs enfants, Steve Jobs, ancien directeur d’Apple et Bill Gates, fondateur de Microsoft, donnaient la même réponse : aucun écran ! »

À méditer sans doute.

Références qui ont permis une partie de la rédaction de cet article :
La civilisation du poisson rouge – Bruno Patino – Grasset 2019
Tempête dans le bocal – Bruno Patino – Grasset 2022

Voir aussi article sur le site « Développez votre attention ».