Soyez prudents.. Préservez vous et rappelez vous…

Soyez prudents.. Préservez vous et rappelez vous…

Aujourd’hui, restons masqués, préservons notre santé et… celle des autres ! Rappelons-nous, si nous l’avons lu, ou découvrons cet extrait du Décaméron (1349-1353), de Boccace, tout à fait d’actualité.

Boccace commence son récit en décrivant les dévastations de la peste de 1348 dans Florence.

Extrait de la 1ère journée (Traduction d’Antoine Le Maçon 1545):

Il y en avait aucuns qui considéraient que le vivre sobrement et se garder de toute superfluité dût beaucoup résister à un tel accident ; et s’étant assemblés en une bande, vivaient ainsi séparés de toute autre compagnie, et s’assemblaient et s’enfermaient en ces maisons où il n’y avait aucun malade, où, pour mieux vivre, ils usaient de viandes délicates et vins excellents et fuyaient toute luxure, sans parler à personne qu’entre eux, ni vouloir entendre parler de dehors de morts ou de malades, et avec instruments et tous les plaisirs qu’ils pouvaient avoir, passaient le temps.

Il y en avait d’autres de contraire opinion, lesquels affirmaient qu’il n’y avait médecine plus certaine à si grand mal que le boire beaucoup et se réjouir, chanter à tout propos, aller çà et là, et satisfaire à l’appétit de toute chose qu’ils pouvaient souhaiter, et se rire et moquer de ce qui advenait, et faisaient comme ils disaient, jour et nuit, car ils s’en allaient maintenant à une taverne, et tantôt à une autre, vivant sans règle et sans mesure. Et ceci faisaient-ils souvent dans les maisons d’autrui, pourvu qu’ils y sussent quelque chose qui leur vînt à plaisir et à gré. Ce qu’ils pouvaient faire aisément, parce que chacun, comme s’il ne devait plus vivre en ce monde, avait comme soi-même mis à l’abandon tout ce qu’il avait. C’est pourquoi la plupart des maisons étaient devenues communes, et l’étranger, pourvu qu’il y voulût venir, en usait comme le maître. Avec cette bestiale délibération, toujours fuyaient-ils tant qu’ils pouvaient les malades. Et en telle affliction et misère de notre cité, l’autorité vénérable des lois, tant divines qu’humaines, était quasi détruite faute de ministres et exécuteurs d’icelles, lesquels étaient tous morts ou malades comme les autres, ou bien demeurés si seuls et en si grande nécessité de serviteurs qu’ils ne pouvaient faire aucun office, aussi était-il licite à chacun de faire ce qu’il voulait.

Beaucoup d’autres suivaient entre ces deux manières de vivre, une voie moyenne, ne se privant pas de toute viande, comme les premiers, et ne s’abandonnant pas à boire et autres dissolutions comme les seconds, mais usaient de toutes choses à suffisance selon leurs appétits, et ne s’enfermant point allaient çà et là, en portant à la main, qui des bouquets de fleurs, qui des herbes odoriférantes, et qui, diverses manières d’épiceries, les mettant souvent au nez, estimant être chose très bonne de se conforter le cerveau avec de telles odeurs. …

O combien de grands palais, combien de belles maisons, combien de nobles habitations pleines auparavant de famille, de seigneurs et de dames, vit-on toutes vides sans qu’il y restât le moindre serviteur ! O combien de lignées dignes de mémoire, combien de très grandes hoiries, combien de fameuses richesses vit-on demeurer sans vrai successeur ! Combien d’honnêtes hommes, combien de belles femmes, combien de vaillants et gracieux jeunes hommes, lesquels non seulement un autre, mais Galien, Hippocrate et Esculapius, s’ils vivaient, eussent jugé être très sains, a-t-on vus dîner le matin avec leurs parents, compagnons et amis, qui le soir s’en allaient souper en l’autre monde avec leurs prédécesseurs !

Si les temps ne sont pas les mêmes, la mémoire de ces textes peut néanmoins éclairer notre présent, face à aux menaces et aux incertitudes qui concernent chacun.

Les oméga 3, un trésor de bienfaits pour la mémoire

Les oméga 3, un trésor de bienfaits pour la mémoire

Les oméga 3 et encore les oméga 3, un trésor de bienfaits pour la mémoire !

Toutes les études le démontrent depuis plusieurs décennies, les oméga 3 sont une source d’énergie pour la mémoire, que l’on soit âgé ou jeune.

Les oméga 3 sont des acides gras aux vertus immenses. Ils jouent un rôle primordial dans la formation et le fonctionnement du cerveau. Les oméga 3 agissent sur la membrane cellulaire des neurones et facilitent la propagation des messagers chimiques telles que la dopamine et la sérotonine. De nombreuses études et tests montrent comment les oméga 3 stimulent les performances intellectuelles et en particulier celles de l’apprentissage, fonction qui implique au premier lieu la mémoire.

Les acides gras semblent prévenir le vieillissement prématuré du cerveau chez les seniors.

Où trouve-t-on les oméga 3 ?

  • Dans les poissons gras,

Le saumon, mais également tous les poissons maigres, les fruits de mer et l’huile de foie de morue. A privilégier : le saumon, le hareng, le maquereau, le thon, les sardines ou les « poissons blancs » comme la sole, la raie, le merlan…

  • Les fruits à coque :

Les noix, les amandes, les pistaches, les noisettes ou les huiles qui en sont extraites ainsi que celles des germes de blé.

L’huile de colza

  • Le lin

A consommer en graines ou en huile

  • Les œufs de poules

Élevées en plein air (Vérifier qu’il s’agit véritablement d’élevage en plein air)

  • Les légumes verts à feuilles

Mâche, épinards, laitues

  • La viande, si le régime des animaux est approprié

La viande est source d’acides gras si les animaux sont élevés en plein ou si leur régime est à base d’aliments riches en oméga 3 comme le lin, la luzerne ou l’herbe.

Nos émotions influencent notre mémoire

Nos émotions influencent notre mémoire

émotions et mémoire

Nos émotions ont une influence considérable sur notre mémoire

Notre attention, nos perceptions, notre comportement et notre mémoire sont profondément influencés par nos émotions.

Nous réagissons chaque jour aux flots d’informations venant de notre environnement. Notre cerveau enregistre ces informations sensorielles. En réaction, il produit des comportements complexes ayant pour but de nous adapter et répondre le mieux possible aux diverses situations générées par ces informations.

Le système limbique est l’une des parties les plus anciennes de notre cerveau dans l’évolution de celui-ci, système intervenant dans nos émotions, la libération d’hormones, l’appétit, l’olfaction, les fonctions respiratoires et cardio vasculaires.

Les récentes recherches scientifiques, via l’imagerie cérébrale, ont mis en évidence que le système limbique, et plus particulièrement l’amygdale. Celle ci est considérée parfois comme notre cerveau émotionnel, et communique intensément avec les zones corticales, considérées comme notre cerveau cognitif, en charge entre autres des fonctions d’apprentissage.

Deux conclusions en découlent.

  • La première, c’est que le cerveau émotionnel n’est pas restreint au système limbique, mais est porté par un vaste réseau à travers tout le cerveau, dont les régions corticales.
  • La seconde, c’est que notre cerveau émotionnel et le système cognitif ne sont pas indépendants, mais interagissent en permanence.

Les systèmes émotionnels et cognitifs sont donc liés. Mais quel est la nature de lien ? Et comment nos émotions affectent-elles nos capacités cognitives ? ces questions sont à l’origine des « Sciences émotionnelles ». Depuis 2005, un centre national de compétences sur les émotions et autres processus affectifs est opérationnel à l’université de Genève.

Qu’est-ce qu’une émotion ?

S’il existe plusieurs modèles de l’émotion, tous considèrent qu’une émotion se manifeste à la suite d’un élément déclencheur : la peur face à une menace, une indignation face à une injustice, une joie provoquée par une victoire.

Le processus se déroule ainsi en deux temps :

1er temps : Nous évaluons ce que l’on appelle la pertinence de l’évènement déclencheur en fonction de son impact potentiel sur notre bien-être personnel.

2ème temps : Nous émettons une réponse émotionnelle dont les composantes peuvent être multiple :

  • Expression corporelle comme une transpiration ou une accélération du rythme cardiaque ;
  • Expression motrice comme un changement dans la voix, dans la posture ou dans l’expression du visage ;
  • Une tendance à l’action comme fuir, s’immobiliser ou se battre ;
  • Un ressenti conscient comme « J’ai eu peur. »

L’attention “émotionnelle”

Nos émotions provoquent ainsi une adaptation de notre comportement selon les situations. Elles influencent en particulier notre perception, notre attention, notre mémoire et nos décisions.

Plus l’émotion provoquée par un événement est intense, plus cet événement capte l’attention et mieux il est mémorisé. Cette attention dite « émotionnelle » a été découverte en 2005. Elle s’ajoute aux deux catégories d’attention que l’on distinguait auparavant : l’attention exogène et l’attention endogène.

  • L’attention exogène est une attention réflexe, provoquée par une réaction à une discontinuité venant de l’extérieur comme une explosion, un flash…
  • L’attention endogène est une attention volontaire. Si par exemple vous cherchez vos clés dans votre maison, votre cerveau va imposer à votre système visuel un filtre relatif aux couleurs et à la forme caractéristiques de vos clés.

Ces deux formes d’attention mobilisent des régions corticales de votre cerveau, pariétales pour le but de votre action : retrouver vos clés, frontales pour maintenir dans votre conscience une représentation interne de l’objet recherché.

Si l’on savait ou pressentait que l’émotion jouait un rôle dans les schémas de mémorisation sans en connaître les mécanismes fonctionnels cérébraux, la nouveauté depuis les années 1990 est dans l’identification du processus cérébral de cette mémorisation. Cela commence par les révélations données par l’imagerie cérébrale : la découverte des interactions entre les systèmes limbiques et cognitifs dans notre cerveau. Puis dans les années 2000, on met en évidence le rôle majeur de l’attention émotionnelle dans la mémorisation d’un événement.

Ces nouvelles connaissances ouvrent des pistes dans différents domaines : dans l’enseignement, on étudie comment l’exercice de l’intelligence émotionnelle et sa maîtrise pourrait améliorer la réussite scolaire des élèves en même temps sur leur bien-être ainsi que le climat scolaire (Programme Ruler de l’université de Yale aux Etats-Unis).

Elles ouvrent également des voies pour mieux comprendre l’anxiété et la dépression et mieux évaluer l’efficacité d’interventions thérapeutiques.

Les programmes mémoire Mens-Sana

Enfin, elles confirment la pertinence de certains apprentissages faisant partie des processus d’amélioration et de développement de la mémoire tels qu’ils sont proposés les programmes mémoire Mens-Sana. Il s’agit en fait d’introduire et d’associer des images ou des représentations mentales chargées d’un contenu émotionnel aux éléments que l’on désire mémoriser pour qu’ils prennent, selon l’expression que vous utilisons, une densité de représentation dans notre cerveau et puissent ainsi s’inscrire durablement dans notre mémoire.

Voici un exemple simplissime pour expliquer ce processus :

Imaginons que j’établisse une liste de courses à faire au marché : une botte de radis, des pommes, des tomates, des crevettes, un chou vert, des pommes de terre, etc. S’il existe des méthodes très simples pour mémoriser une liste, je vais renforcer la mémorisation de cette liste par des images de chacun des éléments. Une botte de radis ! je puis imaginer un souvenir de radis croquants, avec un petit pain beurré ou encore un extrait d’un film de De Funès commandant dans un restaurant trois étoiles un radis. En faisant cela, je donne de la densité mémorielle à mon radis, si l’on peut dire. Je puis répéter le même processus pour chaque élément de ma liste.

Sources : « L’incommensurable emprise de nos émotions » – Revue Le Recherche – Juin-Août 2020

Les vertus insoupçonnées de la sieste

Les vertus insoupçonnées de la sieste

Faire une sieste est bénéfique pour votre cerveau et votre mémoire.

La sieste n’a pas toujours eu une bonne réputation. Elle a été souvent considérée et l’est encore comme le propre des personnes âgées, raplapla, fatiguées. Or, il est désormais scientifiquement reconnu que « Faire la sieste » de l’après-midi est excellent pour notre forme physique et pour nos ressources cérébrales. Il faut néanmoins respecter quelques règles.

Une étude de la NASA a conclu, il y a quelques années, qu’une sieste de 30 à 45 minutes en cours de journée accroissait les facultés cognitives de 40%. Des études sur un millier de personnes a révélé que ceux qui effectuaient une pause sous forme de sieste dans la journée obtenaient de meilleurs résultats à des tests de performances cognitives que ceux qui n’en
faisaient pas. La différence est particulièrement significative sur les capacités d’apprentissage et de mémorisation.

La durée de la sieste doit être courte

La sieste ne doit pas dépasser 45 minutes pour être bénéfique (Résultats d’étude conduite par des étudiants en biologie de l’Université de Berkeley).
La durée idéale semble se situer entre 15 et 35 minutes au maximum. C’est le temps nécessaire pour que l’organisme récupère, se détende et offre ainsi au cerveau un repos reconstituant. En particulier, le sommeil pendant de courtes périodes élimine la fatigue nerveuse occasionnée par des moments de grande concentration.

En conclusion, faites la sieste, régulièrement ou occasionnellement, de préférence à heure fixe, en veillant à ne pas dépasser trois quarts d’heure.

Mémoire au quotidien

Mémoire au quotidien

homme mémoire au quotidien

Repassez en détail ce que vous avez fait la veille

La mémoire au quotidien, c’est notre mémoire appliquée aux affaires courantes, celles qui vont nous accaparer pendant la journée qui commence.

Pour réussir sa journée,

  • Il faut avoir en tête les obligations courantes qui nous attendent : courses à faire, tâches quotidiennes récurrentes, action spécifique propre à ce jour la semaine.
  • Il faut avoir aussi en tête les actions de préparation relatives à des obligations concernant les jours suivants : Préparation de la réception d’invités programmée quelques jours après, vérification d’un équipement nécessaire à une activité, sportive ou autre, prévue dans la semaine, etc.
  • Il faut aussi avoir en tête les sujets et les obligations qui nous engagent à la suite des événements qui ont marqué notre journée de la veille.

Beaucoup de personnes nomment cette mémoire « mémoire immédiate », mais cette appellation est erronée.

 

La mémoire immédiate

La mémoire immédiate, c’est très court. C’est ce dont on se souvient pendant une durée de 30 secondes à 2 minutes. Ainsi par exemple, au cours d’une conversation avec un ami, vous pouvez répéter en principe la phrase de votre interlocuteur immédiatement après qu’il l’a prononcée, en supposant que vous soyez attentif à ce qu’il vous dit. Mais trois minutes après, vous seriez dans la plupart des cas incapable de restituer l’exactitude de ladite phrase au mot près. Vous pourriez en revanche en restituer l’idée. La mémoire immédiate, c’est également à titre d’exemple le numéro de téléphone que l’on vient de vous indiquer oralement et que vous vous répétez mentalement le temps de le composer sur votre mobile, après quoi il s’envolera très vraisemblablement de votre tête.

 

La mémoire au quotidien

La mémoire au quotidien, c’est la mémoire appliquée à nos affaires courantes. Pour fixer les idées, dans la pratique c’est la mémoire qui s’étend sur une échelle de temps de 1 heure à 1 semaine.

C’est par exemple se rappeler, 1 heure après, l’information que vous a dite le gardien de votre immeuble ou un voisin ou voisine de votre logement comme, par exemple : « Le contrôle des canalisations d’eau par la société Plouf aura lieu vendredi prochain entre 8 heures et 15 heures. Pensez à être là pendant le contrôle ou tout au moins veillez à ce qu’il y ait quelqu’un chez vous. »

Mais c’est également se rappeler l’invitation de samedi prochain à 18h30 pour le pot organisé par l’un de vos amis à l’occasion de son départ pour 3 mois dans une région lointaine, pot auquel vous souhaitez assister et pour lequel vous avez prévu d’apporter un petit cadeau à cet ami, encore faut-il que vous ne l’oubliiez pas.

Avoir une bonne mémoire au quotidien, c’est être en prise mentale avec votre environnement immédiat, avec vos affaires, l’art étant de tout avoir en tête sans en être pour autant stressé ou tout au moins désagréablement préoccupé.

 

Passer en revue ce que l’on a fait la veille

Pour cela, un exercice est particulièrement recommandé. Cet exercice est connu depuis des siècles. Il était pratiqué il y a plus de 2 000 ans, en Grèce et en Inde. Il s’agit chaque jour, le matin de préférence, de repasser mentalement ce que l’on a fait la veille.

Pythagore, philosophe grec né vers 580 av J-C, fondateur de l’école de Crotone, célèbre entre autres par son célèbre théorème, recommande dans ce que l’on appelle « les vers d’or » de Pythagore, de repasser chaque soir le détail de sa journée sous forme d’un examen de conscience. Sous cet angle, il s’agissait d’une recommandation morale. Mais certains disciples de la philosophie pythagoricienne ont laissé entendre que cette pratique était en même temps un exercice de mémoire. Cette idée de pratique dans un but de fortification de la mémoire fut reprise par l’orateur romain Cicéron.

Que le but de cette pratique soit d’entraîner la mémoire est contesté par d’autres qui n’y voient qu’un examen de conscience. Il n’est pas question ici de trancher sur le sujet. Toutefois, voici un extrait des écrits de Diodore de Sicile (Historien né en Sicile vers 90 av JC.) qui évoque l’entraînement de la mémoire :

« Les pythagoriciens exerçaient leur mémoire avec le plus grand soin, et voici comment ils s’y prenaient. Ils ne sortaient jamais du lit sans avoir repassé dans leur esprit tout ce qu’ils avaient fait la veille, du matin au soir. S’il leur arrivait d’avoir plus de loisir que d’habitude, ils poussaient cet examen commémoratif jusqu’au troisième et quatrième jour précédent, et même au-delà. Ils considéraient cet exercice comme très propre à fortifier la mémoire et à pourvoir l’esprit de beaucoup de connaissances. »

Mais voici une description plus développée extraite de « La vie de Pythagore » par Jamblique (philosophe néoplatonicien – né vers 250, mort vers 330) :

« Un pythagoricien, dit-il, ne sortait jamais de son lit avant d’avoir repassé dans son esprit tout ce qu’il avait fait la veille. Voici comment il faisait cette récapitulation. Il tâchait de ressaisir d’abord ce que dans sa maison il avait dit, ce qu’il avait entendu, ce qu’il avait ordonné à ses gens en premier, en second, en troisième lieu. Même méthode pour ce qu’il se proposait de faire. Puis, pensant à ce qu’il avait fait hors de sa maison, il se rappelait quelles personnes il avait rencontrées, quelle avait été la première, la seconde, la troisième, quels discours il avait échangés avec celuici, celui-là, ce troisième, et ainsi de suite. Il s’efforçait ainsi de se remettre en mémoire tout ce qui s’était passé dans toute la journée, en observant bien l’ordre et la succession des faits et des discours. Si le matin il avait un peu plus de loisir, il poussait cet examen jusqu’au troisième jour. Les pythagoriciens tâchaient d’exercer ainsi leur mémoire, pensant que pour acquérir la science, la prudence et une complète expérience, il n’est rien de tel que la fermeté des souvenirs. »

 

Passer en revue ce que l’on a fait et ce que l’on a à faire

En conclusion, que la prescription pythagoricienne eût été un examen moral et uniquement un examen moral ou qu’elle eût inclus également le but de fortifier sa mémoire pour être en prise avec ses actions passées et ses actions à faire, nous ne retenons ici que l’aspect mémoire. Nous pointons l’attention en premier lieu sur le fait que cet exercice ne se limite pas au jour de la veille, mais peut remonter aux jours précédents, en second lieu sur le fait qu’il se projette sur ce que l’on a à faire, donc sur notre engagement dans le futur, même s’il s’agit d’un futur immédiat. Nous pouvons donc nous inspirer pleinement de cet exercice. Dans le programme ‘Mémoire Tonique’, les participants sont parfois invités à restituer autant qu’ils le peuvent leurs réminiscences sur les sept jours précédents.