SE SOUVIENT-ON DE SES RÊVES?

Publié le 13 Jan, 2024
par Francois Benetin

Cela dépend de chacun. Il y a les grands rêveurs et les petits rêveurs et il y a celles et ceux qui se souviennent de leurs rêves et celles et ceux qui ne s’en souviennent pas.

Si les rêves se produisent pendant toutes les différentes phases du sommeil et en particulier pendant la phase de sommeil dite paradoxale, les modes de fonctionnement de notre cerveau et les processus de mémorisation, en particulier le couple d’opérations : encodage + fixation en mémoire, ne peut se dérouler pendant le sommeil. La mémorisation d’un rêve ne s’effectue qu’au moment du réveil alors que le rêve est encore frais dans la mémoire à court terme, mais non fixé. Encore faut-il que le temps du réveil soit suffisamment long (2 mn au moins) et que ce réveil soit suffisamment proche du rêve lui-même.

On estime qu’un temps de 5 mn entre le rêve et le réveil efface déjà 50% du rêve. Il faut aussi que la période de réveil ne soit pas perturbée par d’autres éléments comme des pensées autres qui envahissent l’esprit à ce moment.

Les facultés de mémorisation des rêves sont très disparates selon les individus. Certains se rappellent chaque jour un rêve qu’ils ont fait dans la nuit, et d’autres ne se rappelle un rêve qu’une fois par mois, voire jamais. Il y a aussi ceux qui croient qu’ils ne rêvent jamais, ce qui est inexact, tout le monde rêve. Les facteurs qui prédisposent un individu plutôt qu’un autre à produire de nombreux rêves et à se rappeler ses rêves sont nombreux, complexes et difficiles à identifier. Les structures de la personnalité, l’aisance ou non à produire des images mentales, la capacité à contrôler ou supprimer les émotions et les pensées négatives, la sensibilité pendant le sommeil aux variations sonores environnementales, entre autres facteurs, agissent sur les facultés de chacun dans la production et la mémorisation des rêves.

Il peut être légitime de désirer se rappeler ses rêves, soit par simple curiosité, soit aussi pour exploiter sa créativité. Il est en effet reconnu que certains rêves ont été à l’origine d’idées nouvelles et de découvertes. Le vieil adage « La nuit porte conseil » a sans doute sa part de vérité. Pour ceux qui souhaitent conserver la mémoire de leurs rêves, on sait qu’il est bon de s’imposer la discipline d’écrire au réveil le contenu mémorisé de ses rêves. Et il n’est pas impossible que le fait d’écrire régulièrement le récit de ses rêves nous conduise à mieux les mémoriser. En effet, en raison de sa plasticité, le cerveau s’adapte aux sollicitations que nous lui adressons et il est capable de développer des savoir-faire spécifiques en conséquence. Si nous nous intéressons à nos rêves, le cerveau peut augmenter nos capacités à les mémoriser.

En revanche, nous déconseillons de multiplier les réveils au cours du sommeil à l’aide d’alarmes par exemple pour augmenter les occasions de rêves afin de les mémoriser. Il faut avant tout préserver la qualité du sommeil, essentielle au bon fonctionnement de notre mémoire. Oublions donc, sans jeu de mots, ce que faisait Montaigne qui se faisait réveiller la nuit pour goûter le plaisir de se rendormir.

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