Mémoire au quotidien

Publié le 30 Juin, 2020
par Francois Benetin

homme mémoire au quotidien

Repassez en détail ce que vous avez fait la veille

La mémoire au quotidien, c’est notre mémoire appliquée aux affaires courantes, celles qui vont nous accaparer pendant la journée qui commence.

Pour réussir sa journée,

  • Il faut avoir en tête les obligations courantes qui nous attendent : courses à faire, tâches quotidiennes récurrentes, action spécifique propre à ce jour la semaine.
  • Il faut avoir aussi en tête les actions de préparation relatives à des obligations concernant les jours suivants : Préparation de la réception d’invités programmée quelques jours après, vérification d’un équipement nécessaire à une activité, sportive ou autre, prévue dans la semaine, etc.
  • Il faut aussi avoir en tête les sujets et les obligations qui nous engagent à la suite des événements qui ont marqué notre journée de la veille.

Beaucoup de personnes nomment cette mémoire « mémoire immédiate », mais cette appellation est erronée.

 

La mémoire immédiate

La mémoire immédiate, c’est très court. C’est ce dont on se souvient pendant une durée de 30 secondes à 2 minutes. Ainsi par exemple, au cours d’une conversation avec un ami, vous pouvez répéter en principe la phrase de votre interlocuteur immédiatement après qu’il l’a prononcée, en supposant que vous soyez attentif à ce qu’il vous dit. Mais trois minutes après, vous seriez dans la plupart des cas incapable de restituer l’exactitude de ladite phrase au mot près. Vous pourriez en revanche en restituer l’idée. La mémoire immédiate, c’est également à titre d’exemple le numéro de téléphone que l’on vient de vous indiquer oralement et que vous vous répétez mentalement le temps de le composer sur votre mobile, après quoi il s’envolera très vraisemblablement de votre tête.

 

La mémoire au quotidien

La mémoire au quotidien, c’est la mémoire appliquée à nos affaires courantes. Pour fixer les idées, dans la pratique c’est la mémoire qui s’étend sur une échelle de temps de 1 heure à 1 semaine.

C’est par exemple se rappeler, 1 heure après, l’information que vous a dite le gardien de votre immeuble ou un voisin ou voisine de votre logement comme, par exemple : « Le contrôle des canalisations d’eau par la société Plouf aura lieu vendredi prochain entre 8 heures et 15 heures. Pensez à être là pendant le contrôle ou tout au moins veillez à ce qu’il y ait quelqu’un chez vous. »

Mais c’est également se rappeler l’invitation de samedi prochain à 18h30 pour le pot organisé par l’un de vos amis à l’occasion de son départ pour 3 mois dans une région lointaine, pot auquel vous souhaitez assister et pour lequel vous avez prévu d’apporter un petit cadeau à cet ami, encore faut-il que vous ne l’oubliiez pas.

Avoir une bonne mémoire au quotidien, c’est être en prise mentale avec votre environnement immédiat, avec vos affaires, l’art étant de tout avoir en tête sans en être pour autant stressé ou tout au moins désagréablement préoccupé.

 

Passer en revue ce que l’on a fait la veille

Pour cela, un exercice est particulièrement recommandé. Cet exercice est connu depuis des siècles. Il était pratiqué il y a plus de 2 000 ans, en Grèce et en Inde. Il s’agit chaque jour, le matin de préférence, de repasser mentalement ce que l’on a fait la veille.

Pythagore, philosophe grec né vers 580 av J-C, fondateur de l’école de Crotone, célèbre entre autres par son célèbre théorème, recommande dans ce que l’on appelle « les vers d’or » de Pythagore, de repasser chaque soir le détail de sa journée sous forme d’un examen de conscience. Sous cet angle, il s’agissait d’une recommandation morale. Mais certains disciples de la philosophie pythagoricienne ont laissé entendre que cette pratique était en même temps un exercice de mémoire. Cette idée de pratique dans un but de fortification de la mémoire fut reprise par l’orateur romain Cicéron.

Que le but de cette pratique soit d’entraîner la mémoire est contesté par d’autres qui n’y voient qu’un examen de conscience. Il n’est pas question ici de trancher sur le sujet. Toutefois, voici un extrait des écrits de Diodore de Sicile (Historien né en Sicile vers 90 av JC.) qui évoque l’entraînement de la mémoire :

« Les pythagoriciens exerçaient leur mémoire avec le plus grand soin, et voici comment ils s’y prenaient. Ils ne sortaient jamais du lit sans avoir repassé dans leur esprit tout ce qu’ils avaient fait la veille, du matin au soir. S’il leur arrivait d’avoir plus de loisir que d’habitude, ils poussaient cet examen commémoratif jusqu’au troisième et quatrième jour précédent, et même au-delà. Ils considéraient cet exercice comme très propre à fortifier la mémoire et à pourvoir l’esprit de beaucoup de connaissances. »

Mais voici une description plus développée extraite de « La vie de Pythagore » par Jamblique (philosophe néoplatonicien – né vers 250, mort vers 330) :

« Un pythagoricien, dit-il, ne sortait jamais de son lit avant d’avoir repassé dans son esprit tout ce qu’il avait fait la veille. Voici comment il faisait cette récapitulation. Il tâchait de ressaisir d’abord ce que dans sa maison il avait dit, ce qu’il avait entendu, ce qu’il avait ordonné à ses gens en premier, en second, en troisième lieu. Même méthode pour ce qu’il se proposait de faire. Puis, pensant à ce qu’il avait fait hors de sa maison, il se rappelait quelles personnes il avait rencontrées, quelle avait été la première, la seconde, la troisième, quels discours il avait échangés avec celuici, celui-là, ce troisième, et ainsi de suite. Il s’efforçait ainsi de se remettre en mémoire tout ce qui s’était passé dans toute la journée, en observant bien l’ordre et la succession des faits et des discours. Si le matin il avait un peu plus de loisir, il poussait cet examen jusqu’au troisième jour. Les pythagoriciens tâchaient d’exercer ainsi leur mémoire, pensant que pour acquérir la science, la prudence et une complète expérience, il n’est rien de tel que la fermeté des souvenirs. »

 

Passer en revue ce que l’on a fait et ce que l’on a à faire

En conclusion, que la prescription pythagoricienne eût été un examen moral et uniquement un examen moral ou qu’elle eût inclus également le but de fortifier sa mémoire pour être en prise avec ses actions passées et ses actions à faire, nous ne retenons ici que l’aspect mémoire. Nous pointons l’attention en premier lieu sur le fait que cet exercice ne se limite pas au jour de la veille, mais peut remonter aux jours précédents, en second lieu sur le fait qu’il se projette sur ce que l’on a à faire, donc sur notre engagement dans le futur, même s’il s’agit d’un futur immédiat. Nous pouvons donc nous inspirer pleinement de cet exercice. Dans le programme ‘Mémoire Tonique’, les participants sont parfois invités à restituer autant qu’ils le peuvent leurs réminiscences sur les sept jours précédents.

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