Le temps des vacances est une période propice à découvrir de nouvelles choses : visite d’un château ou de tout autre monument historique ou religieux, visite de musée, découverte d’une activité artisanale propre à une région ou à une ville, promenade commentée d’un village pittoresque riche de son histoire, pérégrination sur un site historique, plongée dans les caves d’un producteur de vins ou dans des gouffres préhistoriques… Ce sont des moments d’agrément, pendant lesquels on apprend toujours beaucoup de choses fort intéressantes et qui… s’effacent souvent de notre mémoire pour leur plus grande partie.
Il existe cependant plusieurs moyens, outils mnémotechniques ou processus mémoriels, qui permettent de garder en mémoire, sinon tout, du moins certains éléments que nous souhaiterions nous rappeler plus tard, comme les noms compliqués attachés à un lieu ou encore des dates historiques.
Comment se souvenir ?
L’une des méthodes que vous pourrez mettre en pratique à votre profit associe deux processus de mémorisation. Le 1er processus consiste à accrocher les unes aux autres les informations que vous recevez par une petite histoire que vous vous inventez dans votre tête pendant votre visite.
Le 2ème processus consiste à mémoriser les noms difficiles ou compliqués que vous entendez par des associations mentales que vous créerez au fur et à mesure de votre visite. Cela parait compliqué au départ. C’est en fait très simple dans la pratique. L’exemple qui suit vous éclairera.
Un exemple: visite des jardins du château de Versailles
Vous visitez les jardins du château de Versailles. Le guide vous conduit à l’extrémité du côté nord nord-est des jardins, au-delà du bassin de Neptune. Sous les feuillages, il vous fait découvrir la statue de Mnémosyne, déesse de la mémoire dans l’antiquité, chez les Grecs anciens. Il précise à ce sujet que Mnémosyne était considérée comme la mère des 9 muses, les muses représentant les arts libéraux. A chaque muse est associée l’un des arts libéraux, mais ce n’est qu’au moyen âge que ces associations ont été créées.
Ainsi, Clio, la première muse nommée, était associée à l’histoire et à l’épopée historique, Thalie à la comédie, Melpomène à la tragédie, Erato à la poésie pastorale, Euterpe à la musique, Polymnie au chant lyrique, Terpsichore à la danse, Uranie à l’astronomie, et Calliope, la plus importante, vous dit-on, à l’éloquence. Vous vous piquez au jeu et vous décidez de mémoriser les noms des 9 muses et l’art qui leur est associé.
Clio
Thalie
Melpomène
Erato
Euterpe
Polymnie
Terpsichore
Uranie
Calliope
L’histoire
La comédie
La tragédie
Le chant pastoral, l’élégie
La musique
Le chant lyrique
La danse
L’astronomie
L’éloquence
Vous commencez la création de votre histoire, dans votre tête :
C’est un voyage dans l’histoire que les neuf muses. Alors partons en voiture, dans notre Clio qui justement nous évoque l’histoire.
Mais ce serait plus gai en train, surtout si c’est un Thalys comme Thalie nous évoque la Comédie. La comédie fait penser à la tragédie, au Cid, à Chimène qui rime avec Melpomène, muse de la tragédie.
Du théâtre, passons à la musique, laquelle commence par une fausse amie source d’erreur, Erato, marque de disque, qui n’évoque pas la musique, mais le chant pastoral et l’élégie.
Non, la musique, c’est Euterpe. Il faudra s’en souvenir.
Quant au chant lyrique, pensons à symphonie ou polyphonie pour rimer avec Polymnie, muse du chant lyrique.
Du chant à la danse, la beauté des corps nous fait penser à Terpsichore.
Bref, tous ces arts nous portent dans les étoiles vers Uranus, avec Uranie, muse de l’astronomie, et moi, qui parle et parle encore, je galope sur les mots comme Calliope sur l’éloquence.
Et si je ne me souvenais pas de leurs noms, ce serait vraiment faire injure à leur mère, Mnémosyne, déesse de la mémoire.
Enfin, pourquoi ces arts étaient-ils appelés « libéraux » ? Parce que du temps des Grecs, seuls les hommes libres avaient le droit de pratiquer les arts libéraux, c’est-à-dire ne touchant pas la matière comme la peinture ou la sculpture. Les esclaves en étaient exclus.
Mnémosyne, déesse de la mémoire
La mémoire est la source de notre créativité et de nos capacités à concevoir. Cet aspect de la mémoire a été abordé dans plusieurs de nos articles et est fortement développé dans nos programmes mémoire. La mémoire source de nos richesses créatives, les Grecs anciens l’avaient déjà compris en faisant de Mnémosyne, déesse de la mémoire, la mère des muses, représentantes de la création artistique. (Voir nos articles « Intuition, créativité et mémoire »)
A vous de mettre en pratique cette méthode. Son efficacité vous surprendra et elle est amusante souvent par les associations auxquelles elle vous conduit.
0 commentaires